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Intervention de Marin Dacos: résumé 29 janvier 2007

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L’évaluation et la validation de l’information scientifique en Sciences humaines et sociales : un angle mort? 

Les sciences humaines et sociales sont à un moment particulier de leur histoire. Traditionnellement, le processus qui menait le lecteur à la littérature scientifique passait par des circuits très verticaux. Avec l’introduction d’Internet, c’est désormais une nébuleuse d’autorités qui guide le lecteur. Si ce n’est pas le far-west sans foi ni loi que certains annonçaient à la fin du XXe siècle, force est de constater que les temporalités et les autorités s’y entrechoquent. Dans l’écosystème d’information scientifique tel qu’il est en train de se dessiner, un certain nombre de chaînons sont dramatiquement manquants. Malgré une accélération récente de la mise en ligne de la littérature scientifique, le corpus accessible reste partiel. La cartographie de ces ressources est, elle-même, très lacunaire. Les détenteurs d’autorité qui ont un rôle de prescripteur (enseignants-chercheurs, bibliothécaires, libraires) sont confrontés à une redéfinition si profonde de paradigme qu’ils paraissent s’effacer devant la nouvelle donne. Les instruments de repérage, de classement et d’identification sont rares et incomplets. Seuls semblent émerger les portails de contenus eux-mêmes, alors que les répertoires et les moteurs de recherche scientifiques restent marginaux. La domination de Google sur les usages est telle que le PageRank semble avoir remplacé toute autre autorité. Les moteurs de recherche scientifiques peinent à percer dans les usages des chercheurs et des étudiants. Eux-mêmes s’appuient sur des méthodes et des corpus qui ne sont, à l’heure actuelle, pas totalement satisfaisants.  Il faut dire qu’en général leurs ambitions ne peuvent se confondre avec des missions de service public. De plus, les bonnes volontés sont confrontées à l’ampleur de la tâche et à la difficulté de construire des indicateurs signifiants. Les conditions de la citabilité ne sont pas réunies de façon totalement satisfaisantes; les mesures de fréquentation des sites scientifiques sont gardées secrètes, comme autant de secrets industriels; l’usage des rétroliens, qui pourrait devenir un outil scientifique de premier ordre, est menacé par le spamdexing. Au fond, les perspectives d’avenir semblent devoir s’appuyer sur l’introduction de nouveaux instruments, l’émergence de nouvelles compétences et la mise en place de nouvelles formes éditoriales.

Il n’est pas de document scientifique qui ne soit citable / Marin Dacos (2006) 23 novembre 2006

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http://www.homo-numericus.net/blog/Il-n-est-pas-de-document.html

Idéalement, un bon système d’IU résoudrait le problème de la publication en ligne, d’une part, et du dépôt, d’autre part, c’est-à-dire des doublons. Même en unifiant les dépôts d’archives ouvertes, il faudra prendre en compte la diversité des plateformes d’édition électronique, qui ont plus vocation à se développer qu’à disparaître (Erudit, Persée, Cairn, Revues.org pour ne citer que certaines, qui relèvent des SHS). Il serait bon de penser à un système qui soit capable de signaler les dépôts sur l’archive nationale, d’une part, et la version éditée en ligne, d’autre part. Une expérience sera menée en ce sens entre Revues.org et HAL l’année prochaine, afin de faire en sorte que les dépôts et l’édition électronique ne se fassent pas concurrence, mais au contraire se soutiennent. Pour ça, le partage d’un IU entre les plateformes me semble indispensable.

L’édition électronique scientifique : la longue marche vers l’appropriation / Marin Dacos (2004) 23 novembre 2006

Posted by MRG in Dacos, périodiques.
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http://www.internetactu.net/?p=4904

On a tendance en France à mépriser la technique à un point tel qu’on en devient esclave. Il me semble que si l’on avait parlé d’Open Office et Mozilla en temps et en heure aux endroits où l’on décide, nous ne serions peut-être pas tous les otages techniques et commerciaux d’une grande société américaine. C’est notre mépris pour la technique qui nous a poussés dans les bras du pire des techniciens. En ayant pris une orientation différente à l’origine, on pourrait se concentrer aujourd’hui sur les aspects éditoriaux et humains. La technique n’est pas une fin, mais elle est un préalable nécessaire.

Les lendemains électroniques de l’édition historique. Pour un nouveau modèle économique de publication périodique / Marin Dacos (2000) 23 novembre 2006

Posted by MRG in Dacos, intervenants, périodiques.
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http://rh19.revues.org/document218.html

Parent pauvre du Web, l’histoire du XIXe siècle n’est pas encore fermement entré dans le monde de l’édition électronique. Pourtant, la situation actuelle des périodiques scientifiques spécialisés n’est pas très positive. En subissant le contre-coup de la multiplication des publications scientifiques, des mesures concertées d’élimination de périodiques engagées par les bibliothèques et des difficultés inhérentes à une industrie aux coûts incompressibles, les revues universitaires semblent fragilisées. Concurrencées par l’arrivée massive de revues américaines sous forme électronique, les revues françaises ont aujourd’hui une opportunité historique d’élargir leur audience et de baisser leurs frais en passant à l’édition électronique. L’exemple donné par un spécialiste de l’histoire du livre, Robert Darnton, montre de façon éclatante qu’Internet est en mesure de modifier en profondeur non seulement l’économie des revues mais également leur capacité d’argumentation scientifique. À l’heure des choix, une réflexion s’impose, reposant à la fois sur un espoir scientifique et sur un raisonnement économique. D’un point de vue scientifique, l’édition électronique permet de nouvelles modalités d’édition, autorisant l’hypertextualisation de la pensée et accordant une place inédite à la publication de sources et de documents complexes soutenant l’argumentation des auteurs. D’un point de vue économique, l’édition électronique peut soulager l’édition classique de certaines tâches qui grèvent son budget. La réussite de cette « mutation épistémologique » (Roger Chartier) passe d’abord par la reconnaissance de la qualité scientifique des publications quel que soit leur support, ensuite par l’établissement d’une complémentarité étroite entre l’édition papier et l’édition électronique.